cet illustre parlement est entièrement corrompu, et que nous comptons dans la Convention nationale quelques individus atteints de corruption ; c’est qu’à la face de la nation britannique, les membres du parlement se vantent du trafic de leur opinion et la donnent au plus offrant ; et que, parmi nous, quand nous découvrons un traître ou un homme corrompu, nous l’envoyons à l’échafaud. (Vifs applaudissements.) Cette affaire même, poursuit Robespierre, est un nouveau titre de gloire pour la Convention nationale. La corruption de quelques individus fait ressortir par un contraste glorieux, la vertu publique de cette auguste Assemblée. (Vifs applaudissements.) Peuple, dans quel pays a-t-on vu encore celui qui était investi de la souveraine puissance tourner contre lui-même le glaive de la loi ? Dans quel pays a-t-on vu encore un sénat puissant chercher dans son sein ceux qui auraient trahi la cause commune, et les envoyer sous le glaive de la loi ? Qui donc encore a donné ce spectacle au monde ? Vous, citoyens ! — (La salle retentit d’applaudissements.) Voilà, citoyens, la réponse que je fais en votre nom à tous les tyrans de la terre. »
Séance du 20 mars (30 ventôse). — Robespierre fait rapporter le décret d’arrestation rendu contre Héron. Il voit dans ce décret surpris à l’Assemblée, « un exemple déplorable des efforts que la malveillance ne cesse de faire pour induire la Convention en erreur[1]. »
Séance du 31 mars (11 germinal). — À propos de l’arres-
- ↑ Il faut observer que le décret contre Héron avait été rendu, comme cela avait lieu, sans discussion et sans que le représentant inculpé eût été entendu. Il fut fort heureux pour Héron que Robespierre et Couthon se soient portés forts de son innocence : mais c’est le cas de signaler combien était irrégulière la procédure suivie par la Convention pour la mise en accusation de ses membres qui devaient participer pourtant à l’inviolabilité de la représentation nationale. Nous verrons que Robespierre lui-même s’en trouvera victime à son tour.