Le 4 Juin (16 prairial), Robespierre à l’unanimité est élu président de la Convention, et c’est en cette qualité que le 8 juin (20 prairial), il présida la fête de l’Être Suprême.
Séance du 10 juin (22 prairial), — Couthon présente une loi pour la réorganisation du tribunal révolutionnaire, qui supprime les défenseurs officieux. — L’ajournement de la discussion sur cette loi est réclamé par Ruamps et Lecointre. « Si une telle loi était adoptée sans discussion, s’écrie Ruamps, il n’y aurait plus qu’à se brûler la cervelle au pied de la tribune. » Robespierre s’oppose à un ajournement « qui compromettrait évidemment le salut de la patrie. Depuis deux mois, la Convention nationale est sous le glaive des assassins, et le moment où la liberté parait obtenir un triomphe éclatant est celui où les ennemis de la patrie conspirent avec plus d’audace. Depuis plus de deux mois, le tribunal révolutionnaire vous dénonce les entraves qui arrêtent la marche de la justice nationale. La république entière vous dénonce de nouvelles conspirations et cette multitude innombrable d’agents étrangers qui abondent sur sa surface : c’est dans cette circonstance que le Comité de salut public vous présente le projet de loi dont vous venez d’entendre la lecture. » La Convention court de grands dangers, et l’opposition que rencontre la loi en est le plus puissant indice. « Car, soyez en sûrs, citoyens, partout où il s’établit une ligne de démarcation, partout où il se prononce une division, là, il y a un danger pour la patrie. Il n’est pas naturel qu’il y ait une séparation entre
Geffroy, le courageux défenseur de Collot d’Herbois, dans la fête qui devait être célébrée le 20 prairial. Robespierre dit que c’est à un piège inventé par les partisans de la tyrannie, que cette motion insidieuse a pour objet d’attirer sur les patriotes l’envie et la calomnie, en les accablant d’honneur. En conséquence Rousselin, l’auteur de cette malencontreuse motion, est exclu des Jacobins et traduit devant le tribunal révolutionnaire.