Page:Œuvres de Robespierre.djvu/151

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combat par là même les patriotes : il faut que la Révolution se décide pour la ruine des uns ou des autres. L’homme humain est celui qui se dévoue pour la cause de l’humanité, et qui poursuit avec rigueur et avec justice celui qui s’en montre l’ennemi ; on le verra toujours tendre une main secourable à la vertu outragée et à l’innocence opprimée. Le barbare est celui qui, sensible pour les conspirateurs, est sans entrailles pour les patriotes vertueux ; les mêmes hommes qui se laissent attendrir pour l’aristocratie sont implacables pour les patriotes. La faction des indulgents, sont des termes par lesquels on a cherché à caractériser les anthropophages, dont l’humanité consiste à parer les coups portés aux ennemis de l’humanité, pour leur donner la facilité d’en porter de nouveaux aux patriotes. Ce système ne doit avoir d’autre nom que celui de contre-révolutionnaire, parce qu’il tend à égorger les défenseurs de la patrie, et à jeter sur eux une teinte affreuse de cruauté. Le premier devoir d’un bon citoyen est donc de dénoncer la faction des indulgents en public. Je ne prendrais pas aujourd’hui la parole contre elle, si elle n’était pas devenue assez puissante pour essayer de mettre des entraves à la marche du gouvernement. « Robespierre se plaint ensuite des calomnies dont il est l’objet. » C’est ainsi, dit-il, que l’on absout les tyrans en attaquant un patriote isolé qui n’a pour lui que son courage et sa vertu. » (Robespierre, s’écrie un citoyen des tribunes, tu as tous les Français pour toi). « Quand les circonstances se développeront, continue-t-il, je m’expliquerai plus au long ; aujourd’hui, j’en ai dit assez pour ceux qui sentent. Il ne sera jamais au pouvoir de personne de m’empêcher de déposer la vérité dans le sein de la représentation nationale et des républicains. Il n’est pas au pouvoir des tyrans et de leurs valets de faire échouer mon courage. Qu’on répande des libelles contre moi, je n’en serai pas moins toujours le même, et je défendrai la liberté et l’égalité avec la même ardeur. Si l’on me forçait de renoncer à une partie