Page:Œuvres de Robespierre.djvu/174

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alors : « Citoyens collègues, la patrie, en ce jour, et la liberté sont sorties de leurs ruines. » — Robespierre : « Oui, car les brigands triomphent. »

Collot-d’Herbois : « Citoyens, il est vrai de le dire, vous venez de sauver la patrie. Vos ennemis disaient qu’il fallait encore une insurrection du 31 mai. »

Robespierre : « Il en a menti. » L’Assemblée fait éclater la plus vive indignation. On réclame l’exécution du décret d’arrestation, et les accusés sont amenés pendant que Collot-d’Herbois poursuit son discours, reprochant à Robespierre et à Saint-Just d’avoir accusé et poursuivi « tous les hommes courageux qui s’opposaient au despotisme de ces nouveaux tyrans. »

Nous empruntons à la biographie de Robespierre, par M. Hamel, le récit de son dernier jour :

« Conduit d’abord au Luxembourg, où il avait été refusé par le concierge, Robespierre s’était fait mener à l’administration de la police, dont les bureaux occupaient quai des Orfèvres l’hôtel de la préfecture de police récemment démoli. Ce fut là que Coffinhal le délivra presque de force, pour le conduire à l’Hôtel-de-Ville, où, à la nouvelle des événements, le maire Fleuriot Lescot et l’agent national Payan, qui n’avaient pas balancé un instant à prendre parti pour Robespierre, avaient convoqué les membres de la commune. Là, furent menés aussi Robespierre jeune, Saint-Just, Couthon et Lebas. Au dehors, Henriot parcourait la ville en criant qu’on voulait perdre les meilleurs patriotes, et tel était l’ascendant moral de Robespierre qu’un moment son influence balança celle de la Convention tout entière. Pour la détruire, les thermidoriens furent obligés de recourir à un mensonge ; ils firent courir le bruit que Robespierre venait d’être convaincu de conspirer pour les Bourbons, et prétendirent qu’on avait trouvé chez lui un cachet à fleurs de lis. Cependant, à la commune, on le conjurait d’adresser une proclamation au peuple et à l’armée ;