Page:Œuvres de Robespierre.djvu/209

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SUR LE SUFFRAGE UNIVERSEL[1].


J’ai douté un moment si je devais vous proposer mes idées sur des dispositions que vous paraissiez avoir adoptées. Mais j’ai vu qu’il s’agissait de défendre la cause de la nation et de la liberté, ou de la trahir par mon silence, et je n’ai plus balancé. J’ai même entrepris cette tâche avec une confiance d’autant plus ferme, que la passion impérieuse de la justice et du bien public qui me l’imposait, m’était commune avec vous, et que ce sont vos propres principes et votre propre autorité que j’invoque en leur faveur.

Pourquoi sommes-nous rassemblés dans ce temple des lois ? Sans doute pour rendre à la nation française l’exercice des droits imprescriptibles qui appartiennent à tous les hommes ; tel est l’objet de toute constitution politique, elle est juste, elle est libre si elle le remplit ; elle n’est qu’un attentat contre l’humanité si elle le contrarie.

Vous avez vous-mêmes reconnu cette vérité d’une manière frappante, lorsque avant de commencer votre grand

    apparemment ce dernier nom plus noble et plus moelleux, et qui ignorent que ce député, quand même il se nommerait la bête comme Brutus, ou pois chiche comme Cicéron, porterait toujours le plus beau nom de la France. » — Robespierre en reproduisit les principales idées à la tribune de l’Assemblée constituante, dans les séances du 27 et 28 avril 1791.

  1. Robespierre ne cessa de protester contre le décret de l’Assemblée nationale dit du marc d’argent, établissant que pour exercer les droits de citoyens il fanait être porté sur le rôle des contributions directes pour une somme égale à un nombre déterminé de journées d’ouvrier. Ses principales idées sur ce sujet se trouvent résumées dans ce discours qu’il prononça d’abord au club des Jacobins ; puis à l’Assemblée constituante et qu’il fit imprimer à part.