qu’il est reconnaissant des plus faibles égards qu’on lui témoigne, du moindre bien qu’on lui fait, du mai même qu’on ne lui fait pas ; que c’est chez lui qu’on trouve, sous des dehors grossiers, des âmes franches et droites, un bon sens et une énergie que l’on chercherait longtemps en vain dans la classe qui le dédaigne. Le peuple ne demande que le nécessaire, il ne veut que justice et tranquillité ; les riches prétendent à tout, ils veulent tout envahir et tout dominer. Les abus sont l’ouvrage et le domaine des riches, ils sont les fléaux du peuple : l’intérêt du peuple est l’intérêt général, celui des riches est l’intérêt particulier ; et vous voulez rendre le peuple nul et les riches tout-puissants.
M’opposera-t-on encore ces inculpations éternelles dont on n’a cessé de le charger depuis l’époque où il a secoué le joug des despotes jusqu’à ce moment, comme si le peuple entier pouvait être accusé de quelques actes de vengeance locaux et particuliers, exercés au commencement d’une révolution inespérée, où, respirant enfin d’une si longue oppression, il était dans un état de guerre avec tous ses tyrans ? Que dis-je ? quel temps a donc jamais fourni des preuves plus éclatantes de sa bonté naturelle, que celui où, armé d’une force irrésistible, il s’est tout à coup arrêté lui-même pour rentrer dans le calme à la voix de ses représentants ? Ô vous ! qui vous montrez si inexorables pour l’humanité souffrante, et si indulgents pour ses oppresseurs, ouvrez l’histoire, et Jetez les yeux autour de vous, comptez les crimes des tyrans, et jugez entre eux et le peuple !
Que dis-je ? à ces efforts même qu’ont faits les ennemis de la Révolution pour le calomnier auprès de ses représentants, pour vous calomnier auprès de lui, pour vous suggérer des mesures propres à étouffer sa voix ou à abattre son énergie, ou à égarer son patriotisme pour prolonger l’ignorance de ses droits, en lui cachant vos décrets ; à la pa-