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Page:Œuvres de Robespierre.djvu/259

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notre ouvrage, et la destinée de toutes les générations d’hommes qui doivent sortir du néant ! que le mensonge et le vice s’écartent à ton aspect ; que les premières leçons de l’amour maternel te préparent aux vertus des hommes libres ; qu’au lieu des chants empoisonnés de la volupté, retentissent à tes oreilles les cris touchants et terribles des victimes du despotisme ; que les noms des martyrs de la liberté occupent dans ta mémoire la place qu’avaient usurpée dans la nôtre ceux des héros de l’imposture et de l’aristocratie ; que tes premiers spectacles soient le champ de la fédération inondé du sang des plus vertueux citoyens ; que ton imagination ardente et sensible erre au milieu des cadavres des soldats de Château-Vieux, sur ces galères horribles où le despotisme s’obstine à retenir les malheureux que réclament le peuple et la liberté ; que ta première passion soit le mépris des traîtres et la haine des tyrans ; que ta devise soit : Protection, amour, bienveillance pour les malheureux, guerre éternelle aux oppresseurs ! Postérité naissante, hâte-toi de croître et d’amener les jours de l’égalité, de la justice, et du bonheur !


SUR LE PARTI À PRENDRE À L’ÉGARD DE LOUIS XVI

Convention.Séance du 3 décembre 1792.


L’Assemblée a été entraînée, à son insu, loin de la véritable question. Il n’y a point ici de procès à faire. Louis n’est point un accusé ; vous n’êtes point des juges ; vous n’êtes, vous ne pouvez être que des hommes d’État et les représentants de la nation. Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme : mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer. Un roi détrôné, dans la république, n’est bon qu’à deux usages, ou à troubler la tranquillité de l’État, et