Page:Œuvres de Robespierre.djvu/342

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tes, de quelques dehors spécieux que vous veuillez vous couvrir aujourd’hui, en vain chercheriez-vous à vous prévaloir de notre censure contre les auteurs d’une trame criminelle pour accuser les patriotes sincères que la seule haine du fanatisme peut avoir entraînés à des démarches indiscrètes ! Vous n’avez pas le droit d’accuser, et la justice nationale, dans ces orages excités par les factions, sait discerner les erreurs des conspirations ; elle saisira d’une main sûre tous les intrigants pervers, et ne frappera pas un seul homme de bien.

Fanatiques, n’espérez rien de nous ! Rappeler les hommes au culte de l’Être-Suprême, c’est porter le coup mortel au fanatisme. Toutes les fictions disparaissent devant la vérité, et toutes les folies tombent devant la raison. Sans contrainte, sans persécution, toutes les sectes doivent se confondre d’elles-mêmes dans la religion universelle de la nature. (On applaudit.)

Nous vous conseillerons donc de maintenir les principes que vous avez manifestés jusqu’ici. Que la liberté des cultes soit respectée, pour le triomphe même de la raison ; mais qu’elle ne trouble point l’ordre public, et qu’elle ne devienne point un moyen de conspiration. Si la malveillance contre-révolutionnaire se cachait sous ce prétexte, réprimez-la, et reposez-vous du reste sur la puissance des principes et sur la force même des choses.

Prêtres ambitieux, n’attendez donc pas que nous travaillions à rétablir votre empire ! Une telle entreprise serait même au dessus de notre puissance. (On applaudit.) Vous vous êtes tués vous-mêmes, et l’on ne revient pas plus à la vie morale qu’à l’existence physique.

Et d’ailleurs, qu’y a-t-il entre les prêtres et Dieu ? Les prêtres sont à la morale ce que les charlatans sont à la médecine. (Nouveaux applaudissements.) Combien le Dieu de la nature est différent du dieu des prêtres ! (Les applaudissements continuent.) Je ne connais rien de si ressem-