Page:Œuvres de Robespierre.djvu/346

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un beau jour que celui où nous célébrerons la fête du genre humain ! C’est le banquet fraternel et sacré où, du sein de la victoire, le peuple français invitera la famille immense dont il défend l’honneur et les imprescriptibles droits. Nous célébrerons aussi tous les grands hommes, de quelque temps et de quelque pays que ce soit, qui ont affranchi leur patrie du joug des tyrans, et qui ont fondé la liberté par de sages lois. Vous ne serez point oubliés, illustres martyrs de la république française ! Vous ne serez point oubliés, héros morts en combattant pour elle ! Qui pourrait oublier les héros de ma patrie !… La France leur doit sa liberté : l’univers leur devra la sienne : que l’univers célèbre bientôt leur gloire en jouissant de leurs bienfaits ! Combien de traits héroïques confondus dans la foule des grandes actions que la liberté a comme prodiguées parmi nous ! Combien de noms, dignes d’être inscrits dans les fastes de l’histoire, demeurent ensevelis dans l’obscurité ! Mânes inconnus et révérés, si vous échappez à la célébrité, vous n’échapperez point à notre tendre reconnaissance !

Qu’ils tremblent, tous les tyrans armés contre la liberté, s’il en existe encore alors ! qu’ils tremblent, le jour où les Français viendront sur vos tombeaux jurer de vous imiter ! Jeunes Français, entendez-vous l’immortel Barra, qui, du Panthéon, vous appelle à la gloire ! Venez répandre des fleurs sur sa tombe sacrée ! (De jeunes élèves de la patrie, qui se trouvent dans le sein de l’assemblée s’écrient, avec le plus vif enthousiasme : Vive la République !) Barra, enfant héroïque, tu nourrissais ta mère, et tu mourus pour ta patrie ! Barra, tu as déjà reçu le prix de ton héroïsme : la patrie a adopté ta mère ; la patrie, étouffant les factions criminelles, va s’élever triomphante sur les ruines des vices et des trônes. Ô Barra ! tu n’as pas trouvé de modèles dans l’antiquité, mais tu as trouvé parmi nous des émules de ta vertu !

Par quelle fatalité ou par quelle ingratitude a-t-on laissé