Page:Œuvres de Robespierre.djvu/40

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saires du roi dans les provinces et veut qu’on laisse les municipalités s’organiser librement : « De cette organisation dépend, on peut le dire, le triomphe des principes proclamés par l’Assemblée nationale, et la solidité de son ouvrage. »

Séance du 20 avril. — Il réclame l’établissement du jury en toute matière, au civil aussi bien qu’au criminel. — Un député ayant demandé : « Avant de discuter, qu’on me définisse donc ce que c’est que des jurés ? » — Ce fut Robespierre qui se chargea de lui répondre : « D’après tout ce qui a été dit, il semble que pour fixer l’opinion il suffit de répondre à la question du préopinant en définissant l’essence et en déterminant le principal caractère de la procédure par juré. Supposez donc, à la place de ces tribunaux permanens auxquels nous sommes accoutumés, et qui prononcent à la fois sur le fait et sur le droit, des citoyens jugeant le fait et des juges appliquant ensuite la loi. D’après cette seule définition, on saisira aisément la grande différence qui se trouve entre les jurés et les différentes institutions qu’on voudrait vous proposer. Les juges des tribunaux permanens, investis pour un temps du pouvoir terrible de juger, adopteront nécessairement un esprit de corps d’autant plus redoutable que, s’alliant avec l’orgueil, il devient le despotisme. Il est trop souvent impossible d’obtenir justice contre des magistrats en les attaquant soit comme citoyens, soit comme juges. Quand ma fortune dépendra d’un juré, je me rassurerai en pensant qu’il rentrera dans la société ; je ne

    ce propos à un de ses amis (1er avril) : Je trouve un dédommagement suffisant de la haine aristocratique, qui s’est attachée à moi dans les témoignages de bienveillance dont m’honorent tous les bons citoyens. Je viens d’en recevoir un récent de la société des Amis de la constitution, composée de tous les députés patriotes de l’Assemblée nationale et des plus illustres citoyens de la capitale ; ils viennent de me nommer président de cette société… »