tionnaire et réclame la faculté que l’on accorde à tout simple citoyen. Un grand tumulte s’élève dans l’Assemblée. Une voix s’élève dans le bruit : « Si Robespierre était pur, il demanderait la parole pour ses adversaires ! » Barère propose de décréter l’ordre du jour, motivé ainsi qu’il suit : « Considérant que la Convention nationale ne doit s’occuper que des intérêts de la république, etc. » « Je ne veux pas de votre ordre du jour, s’écria Robespierre, si vous mettez un préambule qui me soit injurieux ! » La Convention adopte l’ordre du jour pur et simple, après avoir voté l’impression du discours de Robespierre ; et le soir, les Jacobins célébrèrent le triomphe de Robespierre. Robespierre dit dans ses Lettres à ses commettants, en rapportant les incidents de cette séance de la Convention que « sa justification fut éclatante et le triomphe de la vérité complet. »
L’instruction du procès du roi devant la Convention fut commencée dans la séance du 7 novembre, par un rapport de Mailhe présenté au nom du comité de législation. Des débats qui se prolongèrent pendant plusieurs séances, s’engagèrent d’abord sur cette question : le roi peut-il être jugé ? Ce fut dans la séance du 30 novembre, à l’occasion d’une discussion sur les moyens de rétablir la tranquillité publique, que Robespierre opina pour la première fois dans le procès : « Je demande qu’au sein de cette Assemblée reviennent pour jamais l’impartialité et la concorde ; je demande de proposer un moyen sûr de confondre les complots de tous les ennemis de la Convention nationale, c’est-à-dire de tous les partisans du royalisme et de l’aristocratie !… Ce moyen, le voici. Je demande que demain le tyran des français, le chef, le point de ralliement de tous les conspirateurs, soit condamné à la peine de ses forfaits. Je demande à prouver en dix minutes que tant que la Convention différera la décision de ce procès, elle réveillera toutes les factions ; elle ranimera toutes les espérances des amis de la royauté. Après demain vous concilierez les droits