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Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 1.djvu/149

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Moi, poète, je vais du couchant à l’aurore.

JULES DE SAINT-FÉLIX.

Und hurré ! hurré ! hop hop hop !

BURGER.


C’est un fort beau cheval : une large poitrine,
Des jambes de gazelle, et dans chaque narine
                Une fauve lueur,
La queue échevelée, une crinière folle
Qui se déroule au vent comme une banderole
                Sur le col en sueur ;

Des yeux fiers, pleins de vie, ardents comme la braise,
Qu’on prendrait pour deux trous au mur d’une fournaise
                Ou pour deux diamants,
Des yeux illuminés d’une lumière rouge
Comme un soleil dans l’eau, qui frissonne et qui bouge
                À tous les mouvements ;

Une croupe arrondie où des glands dorés pendent,
Et de souples jarrets dont les muscles se tendent
                Comme des arcs d’acier ;
Un ongle plus poli que le jaspe ou l’écaille.
Quel roi dans son haras eut jamais qui te vaille,
                Ô mon noble coursier !