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Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 1.djvu/333

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Les saules en pleurs,
Et le ciel reflète
Dans la violette,
Ses pures couleurs.

La nature en joie
Se pare et déploie
Son manteau vermeil.
Le paon qui se joue,
Fait tourner en roue,
Sa queue au soleil.
Tout court, tout s’agite,
Pas un lièvre au gîte ;
L’ours sort du sommeil.

La mouche ouvre l’aile,
Et la demoiselle
Aux prunelles d’or,
Au corset de guêpe,
Dépliant son crêpe,
A repris l’essor.
L’eau gaîment babille,
Le goujon frétille,
Un printemps encor !

Tout se cherche et s’aime ;
Le crapaud lui-même,
Les aspics méchants ;
Toute créature,
Selon sa nature :
La feuille a des chants ;
Les herbes résonnent,
Les buissons bourdonnent ;
C’est concert aux champs.