Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/232

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Les Joyeusetés du Trépas


 

De son destrier qui se cabre
Il jette à bas le chevalier,
Qu’il pousse à la danse macabre
En retournant le sablier ;

Avec un crâne joue aux quilles
Aux tonnelles des cabarets ;
Du boîteux casse les béquilles,
Du coureur coupe les jarrets ;
 
Pour modèle offrant son squelette,
Pose en Vénus[1] dans l’atelier ;
Arrache au peintre sa palette,
Fier comme Job sur son fumier !

Pousse une botte au maître d’armes,
Botte secrète et bien à fond ;
Prend l’enfant à la mère en larmes,
Ôte sa marotte au bouffon ;

  1. Le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, dans l’Histoire des œuvres de Théophile Gautier, dit que ce mot est une faute d’impression, et qu’on devrait lire « pose en vernis ».