Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 3, Lemerre, 1890.djvu/114

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APRÈS LE FEUILLETON


Mes colonnes sont alignées
Au portique du feuilleton ;
Elles supportent, résignées,
Du journal le pesant fronton.

Jusqu’à lundi je suis mon maître.
Au diable chefs-d’œuvre mort-nés !
Pour huit jours je puis me permettre
De vous fermer la porte au nez.

Les ficelles des mélodrames
N’ont plus le droit de se glisser
Parmi les fils soyeux des trames
Que mon caprice aime à tisser.

Voix de l’âme et de la nature,
J’écouterai vos purs sanglots,
Sans que les couplets de facture
M’étourdissent de leurs grelots ;