Aller au contenu

Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
85
SUR DIVERS SUJETS.


qu’à la mort les hommes excellents, et eniin l'orgueil des hommes élevés par la fortune, qui ne se relache jamais en faveur de ceux qui n’ont que du mérite. Si on savait cela de meilleure heure, on travaillerait avec moins d’ardeur `à. la vertu; et quoique la présomption de la jeunesse surmonte tout, je doute qu'il entrat autant de jeunes gens dans la carrière '. 25. — [sus L'INlU8’1'ICB BNVEB8 LES GRANDS Bottes '.] [Avouons l’injustice de notre siècle : s’il est vrai que l'er— reur des temps barbares ait été de rendre aux grands hom- mes un culte superstitieux, il faut convenir en meme temps _ que celle des siècles polis est de se plaire à. dégrader ces mémœ hommes, à qui nous devons notre politesse et nos lumières. On ne peut nommer un personnage illustre en aucun genre que la critique n'ait attaqué, et n’attaque en- core. Les uns nous apprennent que Virgile était un petit esprit; d’autres regardent en pitié les admirateurs d'Ho- mère; j’en ai vu qui m'ont dit que M. de Turenne man- quait de courage, que le cardinal de Richelieu n’était qu’un sot, et le cardinal Mazarin un fourbe sans esprît‘. Il n'y a point d’opinion si extravagante qui ne trouve des partisans. Il y a meme des gens qui, sans auctme animosité ni raison particulière, se font une sorte de devoir d’attaquer les gran- des réputations, et de mépriser l’aut0rité des jugements du | Rapprochea de la 27• Réneziom F Vauvenargues n’e¤ est plus au temps ` ou, plein d'espérance, il avait dans la sûreté du wie (voir les Maxime:) unefoi nalve et enthousiaste; désabusé, il avoue, avec sa sincérité habituelle, le nouvel état de son ame, sans s’inquiéter de la contradiction. — G. I

  • Cette Réflexion, et la plupart de celles que l’on trouvera entre crochets, sont

extraites d’un manuscrit que nous avons en notre possession; C'eat un cahier de il; pages, écrit en entier de la main de Vauvenargues. Presque toutes les pièces en sont inédites, et plusieurs ont un grand intéret et une grande valeur pour cette biographie intim, prise sur le fait, que nous nous eîoroons de dégager a mesure du livre de Vauvenargues. — G. ‘ [Add. : Bonnet a bien fait, disent-ils, de ne pas écrire plus tord; Moliere est venu à propos, etc. : je le crois; car je suis persuadé que sl ees grands hommes pouvaient renaître, ceux qui en parlent ainsi seraient du nombre de leurs envieux ; j’en juge par les sentiments qu'ils font paraitre pour ceux qui soutiennent encore la réputation de notre siecle.]