Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/158

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wo . RBELEKIONS ` A7. —-[ox maur soucis dune vsnru.] [Je me suis trouvé autrefois, dans un bain public ', avec une·vieille`femme qui, voyant que j’étais fort jeune, et sa- . chant que j’étais dans le service, m'honoreit de quelques plaisanteries très·militaires. Je rougissais malgré moi, non pas de Yimpudence de cette vieille,. car on ne rougit point des défauts dautrui, mais de ma propre pudeur, que son impertinence rendait ridicule. Pendant qu'elle se faisait honneur des défauts de mon âge, je mourais de honte de paraitre avec les vertus de son sexe. Un capucin était a côté de moi, et ne rougissait point: c'est que la pudeur était la vertu de son état, et non.du mien. Les hommes sont si faibles, qu'ils se font des devoirs, non-seulement des ta- lents, mais même des vices de leurprofession '.] l’|8. —[sun Les Années n'A-passeur.] [Le courage, que nos ancêtres admîraient comme la pre- mièredes vertus, n'est plus regardé, peu s'en faut, que comme une erreur populaire; et, quoique tous n'osent avouer dans leurs discours ce sentiment, leur conduite le manifeste. Le service de la patrie passe pour tme vieille _ mode, pour un préjugé; on ne voit plus dans les armées que dégoût, ennui, négligence, murmures insolents et té- méraires; le luxe et la mollesse s’y produisent avec la même effronterie qu’au sein de la paix-; et ceux qui pour- raient, par l’autorité de leurs emplois, arréter le progrès du mal, l’entretiennent par leur exemple. Des jeunes gens, poussés par la faveur au-delà de leurs talents et de leur âge, font ouvertement mépris de ces places qu’ils· ne mé- ritent pas, en effet, dïoccuper; des grands, qui seraient tenus, par le seul respect de leur nom, à cultiver l'estime et l’atl`ection de leurs troupes, se cachent, puisqu’il faut le l Les lettres de Vnuvenurguœ A Saint-Vincens nous apprennent qu’il avait prin les eaux A Val: (Ardèche) et L Plombières, en Hl;0 et en HM.- G.

  • Quelle tlnesse de vue, et quelle profondeur d'ana.lyse! - G. `