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iii
SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.

Pour la partie de ses œuvres que Vauvenargues a publiée lui-même, la tâche était tout indiquée : les deux éditions originales faisant foi, il n’y avait qu’à les suivre, tant pour l’ordre des matières que pour le texte ; cependant, elles n’avaient pas été toujours suivies par les précédents éditeurs, et bien des fautes leur étaient échappées, que j’ai dû corriger. La difficulté commençait aux œuvres posthumes : la distribution confuse qui en avait été faite jusqu’alors, avait frappé, non-seulement les critiques, qui regardent de près aux choses, mais même les lecteurs les moins attentifs. Telles Réflexions, par exemple, se rapportant à un même ordre d’idées, et souvent s’expliquant les unes par les autres, avaient été indûment séparées ; je les ai rapprochées. J’ai mis, de même, dans un ordre qui m’a semblé plus logique les Caractères, partie considérable, et trop peu connue, de l’œuvre de Vauvenargues (voir, à ce sujet, la 2e note de la page 291, et celles des pages 315 et 350). Tels Discours revenaient jusqu’à trois fois, avec des différences peu sensibles, à quelques pages de distance (voir les 1res notes des pages 151 et 190) ; de même, dans les Caractères, pour une variante de quelques lignes, et souvent de quelques mots, des pages entières étaient répétées ; de plus, tel morceau, faisant corps ici, reparaissait là, dépecé en maximes ; enfin, pour les Maximes elles-mêmes, un remaniement complet était à faire. Dans sa seconde édition, Vauvenargues en avait supprimé plus de deux cents que les divers éditeurs avaient cru pouvoir rétablir, de leur chef, d’après la première édition, malgré l’intention expresse de l’auteur (voir la 1re note de la page 472) ; déjà semblable liberté avait été prise pour plusieurs morceaux, entre autres, pour le parallèle entre Corneille et Racine (voir la 1re note de la page 239). D’un autre côté, certaines Maximes étaient répétées mot pour mot ; enfin, les pensées posthumes n’étaient pas distinguées de celles que Vauvenargues avait publiées lui-même. J’ai donné d’abord celles que l’auteur avait maintenues dans sa seconde édition, et j’ai mis à la suite les pensées posthumes, mais en marquant la séparation ; puis, j’ai joint, à titre de variantes, aux Maximes définitives, celles qui n’en différaient que par quelques détails de rédaction, et j’ai rejeté à la fin, imprimées en caractères plus petits, celles que Vauvenargues avait mises au rebut. Dans toute l’édition, d’ailleurs, en tenant un compte scrupuleux des véritables variantes, que l’on trouvera toujours placées au-dessous du texte auquel elles se rapportent, j’ai mis mes soins à retrancher les répétitions, qui, non-seulement grossissaient inutilement le volume, mais déroutaient ou fatiguaient l’esprit du lecteur, et c’est grâce à ces suppressions très-nombreuses que j’ai pu donner, en deux volumes in-8o, le double, au moins, de ce que l’édition-Brière donnait en trois.

Quant aux notes, j’ai conservé, autant que je l’ai pu, celles des précédents commentateurs ; cependant, j’ai dû en retrancher un certain nom-