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ÉLOGE DE LOUIS XV.


de la paix, et l’ardeur du travail, et le zèle du bien public, Son règne semble avoir été le glorieux modèle du vôtre. Blais ni ce sage roi n'était né sur le trône', ni son heureux tninistre. élevé de bonne heure à cet éminent caractère, n’o en la destinée du vôtre. Il était réservé à. ce siècle de voir un roi né dans la pourpre, rassemblant dans une jeunesse si exposée à la séduction, avec toutes les qualités du trône, les vertus d'un particulier; et un particulier', blanchi dans les conditions ordinaires, possédant les talents d'un roi, dans la plus extrème viellesse. Pardonnez-moi, Louis, de tièler vos louanges à celles d’un sujet honoré par vous- xnème d’une si constante affection, et d’une si pleine con- A liance '. Vous avez fait paraitre aux yeux de l'univers ce que dautres ont déja dit : que la sagesse sait rapprocher sans dafîort toutes les conditions et tous les âges, et que le cœur •:`i’iin jeune et magnanime prince ne peut étre fixé que par les avantages et les grâces de la vertu. Vous l’aviez ren- tzontrée dans ce sage vieillard avec ces immortels attraits, et tros mains royales décoraient de tous les dons de la fortune ` sa vie défaillante. Maintenant ce puissant génie veille dans 1 e sein de la mort-sur les destinées de l'État, et ses mânes, xileins des désordres et des troubles de l’univers, se conseil- Il ent. dans le silence et l'obscurité du tombeau ^. N'appréhen— aâez rien, ombre illustre, du cours înconstant des affaires; quoi que la fortune entreprenne, votre place est marquée chez la postérité, et vous aurez le sort de ces deux grands - I Il •'agit ¢|'lIenrl IV et de son mfulstrs Sully. On pourrait s'étonner du mot barbare appliqué au temps d'I*Ienri IV, si l'on ne savait que pour Vauvenar- gues, comme pour le xvm• siecle en général, la barbarie ne cesse qu’a Ri- <:helieu, comme la littérature ne commence qu'a Corneille. — G.

  • Uabbé, puis cardinal Fleury, d'abord plécepteur, puls premier ministre

(ia Louis XV, aprés le duc de Bourbon. — G.

  • Voltaire qui, quatre ans plus tard (i’Is8), écrivaita son tour un Ptmé ·

gyriqu d¢·Louis X V, dit A peu pres de méme: a Vous pardonnez, héros équi- ·~· table, héros modeste, vous pardonnez, sans doute, si on ose méler l‘éloge •~ de vos sujets a celui du pere de la patrie! vous les aves choisis. • — G. • Cette phrase est bien celle du manuscrit; mais il faut. reconnaitre qu'elle cat au moins obscure. Qu'est·ce que des msnes pleins des désordres de l'uni- Vers, et se conseillent dans le silence du tombeau 1 — G.