i96` _ ' _ rnairej · · · I par celles de son ètre ? et son ètre, n'est·ce pas l’œuvre de· Dieu'! + Dieu suspend, direz-vous, ses lois pour laisser agir son ouvrage. —Mauva.ise' raison : l’homme n'a rien en lui- mème dont il n'ait reçu le principe et le germe en sa nais- sance; l’action n’est qu'un effet de l'etre; l'etre ne nous est point propre; l'action le serait-elle? Dieu suspendant ses lois, l' homme estanéanti; toute action est morte en lui;' d'où tirerait-il la force et la puissance d’agir, s’il perdait ce qu'i1 a reçu'! Un ètre ne peut_agir que par ce qui est en lui; l’homme u’a rien en lui·mème que le Créateur n'y ait mis; donc l’homme ne peut agir que par les lois de son—Dieu; - Comment changerait-il ces lois, lui qui ne subsiste qu'en elles, et qui ne peut rien que par elles? Faites donc qu'une . pendule se meuve par d’autres lois que par celles de l'ou-· vrier, ou de celui qui la touche? _La pendule n'a d'action que celle qu’on lui imprime; Otez-en ce qu’on y a mis, ce n'est plus qu'une machine sans force et sans mouvement. Cette comparaison est juste pour toutce qui est créé ; mais il "y a cette différence entre les ouvrages des hommes et les ‘ ouvrages de Dieu, que les productions des hommes ne re- çoivent d'eux qu'un mode, une forme périssable, et peuvent _ ètre dérangées, détruites ou conservées par d’autres hom- mes; mais les ouvrages de Dieu ne dépendent que de lui, parce qu'il est l'auteur de tout ce qui existe, non-seulement ' pour la forme, mais aussi pour la matière. Rien n’ayaut reçu l’existence que de ses puissantes mains, il ne peut y avoir d'action dont il ne soit le principe'. Tous les etres de « saura.lt le rendre independant. Toutefois, en suivant ees lois primitives a dont je parle, nous suivons nos propres désirs; ces lois sont Pœsenee de « notre etre, et ne sont point distinctes de nouvmemes, puisque nous n'exis- u tons qu’on elles. ~ · • lfaction n'est que le mode dont la volonté est la substance. Dieu s‘est ré- servé la substance de toutes choses, mais il abandonne le mode A notre discre- tion. Sans doute, je tiens de lui la volonte A titre de substance; mais je n'en reste pas moins maitre de mes actions à. titre de modes, comme vous resœa maître des votres, sauf impossibilité matérielle; auquel cas, a défaut d'action, la volltion du moins subsiste, pour attester invinciblement la volonté humaine. Dans cette question du libre arbitre, par exemple, pourquoi dis-je ouf, pen- dant que vous dites mm? Pretendrex-vous que c’est Dieu lui-même qui pro- A
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Apparence