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SUR LE LIBRE ARBITRE.


nEP0NsEs Aux cousnoumucas on LA Nacnssrrc _ 1" Rûronsn. Je ne dètruis en aucune manière la nécessité des bonnes

  • ¥uvres, en établissant la nécessité de nos actions. ll est

" rai qu’on peut inférer de mes principes, que ces memes Qlzuvres sont en nous des grâces de Dieu , qu’elles ne reçoi- · \‘ent leur prix que de la mort du Sauveur, et que Dieu cou- Yonne dans les justes ses propres bienfaits; mais cette conséquence est conforme à la Foi, et si conforme, qu'une autre doctrine lui serait tout à fait contraire, et ne pourrait pas s’expliquer. Ne me demandez donc pas pourquoi la ne- cessité des bonnes œuvres, dès que leur mérite ne vient pas de nous; car ce n'est pas à moi à vous répondre là-dessus, c'est à l’Église. On vous demanderait aussi pourquoi la mort de Jésus-Christ : Dieu ne pouvait-il pas faire qu’Adam ne péchàt jamais? Ne pouvait-il racheter le péché que par le sang de son Iils? Sans doute, un Dieu tout-puissant pouvait changer tout cela; il pouvait créer les hommes aussi heu- reux que les anges, il pouvait les faire naitre sans péché; de meme, il pouvait nous sauver ou nous condamner sans les œuvres. Qui doute de ces vérités? Cependant il ne le veut pas, et cette raison doit suffire, parce qu’il n‘y a rien qui répugne à l’idée d’un étre parfait dans une pareille doctrine, et que, n'ayant point de prétexte pour la rejeter, nous avons l'autorit,é de l’Église pour Faccepter; ce qui fait pencher la balance et décide la question. - Mais, poursuivez-vous, si c’est Dieu qui est l'auteur de nos bonnes œuvres, et que tout soit en nous par lui, il est 1 4