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Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/445

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ET MAXIMES.

163. Quiconque est plus sévère que les lois est un tyran[1].

164. Ce qui n’offense pas la société n’est pas du ressort de sa justice[2].

165. C’est entreprendre sur la clémence de Dieu, de punir sans nécessité[3].

166. La morale austère anéantit la vigueur de l’esprit, comme les enfants d’Esculape détruisent le corps, pour détruire un vice du sang souvent imaginaire[4].

167. La clémence vaut mieux que la justice[5].

168. Nous blâmons beaucoup les malheureux des moindres fautes, et les plaignons peu des plus grands malheurs[6].

169. Nous réservons notre indulgence pour les parfaits[7].

170. On ne plaint pas un homme d’être un sot, et peut-être qu’on a raison ; mais il est fort plaisant d’imaginer que c’est sa faute[8].

171. Nul homme n’est faible par choix[9].

172. Nous querellons les malheureux, pour nous dispenser de les plaindre[10].

173. La générosité souffre des maux d’autrui, comme si elle en était responsable[11].

174. L’ingratitude la plus odieuse, mais la plus commune et la plus ancienne, est celle des enfants envers leurs pères.

  1. [Bien. — V.]
  2. [Bien. — V.]
  3. [Bien. — V.]
  4. [Bien. — V.] — Var. : « La morale austère ressemble à la science de ces hommes graves qui détruisent, » etc.
  5. [Commun. — V.]
  6. [Bien. V.]
  7. [Bien. V.]
  8. [Bien. V.]
  9. [Bien. V.]
  10. [Bien. V.]
  11. [Bien. V.] — Voir Sur la Compassion, page 97. — G.