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Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/525

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ET MAXIMES.


nistres, qui flétrit la gloire des princes, et ruine les peuples[1].]

694.  [Apprenez à un prince à être sobre, chaste, pieux, libéral, vous faites beaucoup pour lui, mais peu pour son état ; vous ne lui enseignez pas à être roi ; lui enseigner à aimer son peuple et sa gloire, c’est lui inspirer à la fois toutes les vertus.]

695.  [Il faut mettre de petits hommes dans les petits emplois ; ils y travaillent de génie et avec amour-propre ; loin de mépriser leurs fonctions subalternes, ils s’en honorent. Il y en a qui aiment à faire distribuer de la paille, à mettre en prison un soldat qui n’a pas bien mis sa cravate, ou à donner des coups de canne à l’exercice ; ils sont rogues, suffisants, altiers, et tout contents de leur petit poste ; un homme de plus de mérite se trouverait humilié de ce qui fait leur joie, et négligerait peut-être son devoir.]

696.  [Les soldats marchent à l’ennemi, comme les capucins vont à matines. Ce n’est ni l’intérét de la guerre, ni l’amour de la gloire ou de la patrie, qui animent aujourd’hui nos armées ; c’est le tambour qui les mène et les ramène, comme la cloche fait lever et coucher les moines. On se fait encore religieux par dévotion, et soldat par libertinage ; mais, dans la suite, on ne pratique guère ses devoirs que par nécessité ou par habitude[2].]

697.  [Il faut convenir qu’il y a des maux inévitables : ainsi on tue un homme, au bruit des tambours et des trompettes, pour empêcher la désertion dans les armées, et cette barbarie est nécessaire.]

698.  [Rien de long n’est fort agréable, pas même la vie ; cependant on l’aime.]

699.  [Il est permis de regretter la vie, quand on la re-

  1. Rapprochez cette Maxime et la suivante des 375e-377e. — G.
  2. Rapprochez de la 48e Réflexion, page 104. — G.