Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/134

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de griller le grain au feu ou de le broyer sous la meule. Même aux jours de fêtes, il est des travaux légitimes. Jamais la religion ne défend de détourner le cours d’un ruisseau, d’entourer une moisson de haies, de tendre des piéges aux oiseaux, d’incendier les buissons et de plonger dans une onde salutaire un troupeau de brebis. Souvent le villageois, hâtant la marche paresseuse de son âne, conduit à la ville son huile ou une charge de fruits grossiers, pour en rapporter une meule ou une masse de poix.

La lune aussi amène, dans son cours inégal, des jours favorables ou funestes aux travaux champêtres. Redoute le cinquième : il a vu naître les Furies et le pâle Orcus. Alors, dans son horrible fécondité, la terre enfanta Cée, Japet, le cruel Typhée, et ces frères audacieux, conjurés contre le ciel. Trois fois ils s’efforcèrent d’élever Ossa sur Pélion, et de rouler sur Ossa l’Olympe avec ses forêts : trois fois Jupiter renversa de ses foudres les monts qu’ils avaient entassés.

Le septième jour est, après le dixième, le plus favorable pour planter la vigne, pour façonner au joug les jeunes taureaux et pour tisser la toile. Propice aux fuyards, le neuvième est funeste aux voleurs.

Certains travaux sont rendus plus faciles par la fraîcheur de la