Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DAMÈTE.

Le même Alcimédon nous a fait aussi deux coupes : une branche d’acanthe en embrasse mollement les anses ; au milieu, on voit Orphée et les forêts qui le suivent. Je ne les ai point encore approchées de mes lèvres ; je les garde soigneusement renfermées. Auprès de ma génisse, tes coupes ne méritent pas qu’on les vante.

MÉNALQUE.

Tu ne m’échapperas pas aujourd’hui ; toutes tes conditions, je les accepterai. Que ce berger qui s’avance nous écoute seulement ; ah ! c’est Palémon. Je vais, pour toujours, t’ôter l’envie de défier personne aux combats du chant.

DAMÈTE.

Allons, montre ce que tu sais ; je suis prêt à te répondre, et je ne crains personne : seulement, voisin Palémon, prête-nous une oreille attentive ; la chose en vaut la peine.

PALÉMON.

Chantez, jeunes bergers, puisque nous voilà assis sur un tendre gazon. Déjà les campagnes ont repris leur fécondité, les arbres leur verdure, les forêts leur feuillage ; l’année est dans toute sa beauté. Commence, Damète ; toi, Ménalque, tu répondras. Tour à