Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 1, 1838.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’écurie. Vingt-neuf varlets d’une haute stature étaient à leurs ordres, et les servaient tous avec respect. C’étaient tous des chevaliers d’un courage dévoué, et attachés par les liens du sang au brave Buccleuch.

IV.

Dix d’entr’eux étaient couverts d’acier de la tête aux pieds, avec l’épée au côté et les talons armés de leurs larges éperons. Ils ne déposaient ni jour ni nuit leur brillante armure ; ils dormaient le corset lacé ; leur froid et rude bouclier leur servait d’oreiller ; ils découpaient à table, la main armée d’un gantelet, et buvaient à travers la visière de leur casque.

V.

Dix écuyers, dix varlets, revêtus de cottes de mailles, attendaient, prêts à obéir au premier signal, les ordres desdits chevaliers de garde, — trente coursiers pleins de feu et de souplesse restaient sellés nuit et jour dans l’écurie, très-certainement bardés d’acier, et portant à l’arçon une branche de jedwood3  ; cent autres mangeaient en liberté au râtelier. Telle était la coutume du manoir de Branksome.

VI.

Pourquoi ces coursiers prêts et harnachés ? Pourquoi ces guerriers armés pendant la nuit, et sur le qui vive ? Ils sont sur le qui vive pour écouter les aboiements du limier, pour entendre les sons de guerre du cor, pour voir approcher la bannière rouge des Saint George, pour observer les feux des signaux de nuit ; ils se tiennent sur leurs gardes contre les forces et les surprises de leurs ennemis du Sud, de peur que les troupes de Scroop, d’Howard ou de Percy fassent une sortie de Warkworth, de Naworth ou de la joyeuse Carlisle contre les tours superbes de Branksome4.