Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/493

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tement décidée ; cependant, s’il m’était permis de donner un conseil… — Avant de le faire, reprit le marquis, vous plairait-il de me nommer celui qui veut bien m’honorer ainsi de son approbation et de ses avis ? — En vérité, milord, j’aurais cru cette formalité tout à fait inutile, vu le peu de temps qui s’est écoulé depuis que j’ai pris du service dans les armées de Votre Honneur, sous la promesse d’un brevet de major, et d’une paie d’un demi dollar par jour et d’un demi dollar d’arriéré payable à la fin de la campagne. J’ose espérer que Votre Honneur n’a point oublié ma paie aussi bien que ma personne ? — Mon bon ami ! mon cher major Dalgetty ! » s’écria Montrose, qui aussitôt se rappela son homme, « veuillez réfléchir qu’au milieu des préoccupations inséparables d’événements d’une telle importance, les traits de mes amis peuvent quelquefois s’effacer de ma mémoire ; d’ailleurs cette faible clarté ne me permet de vous voir qu’à demi. Mais toutes nos conditions seront remplies. Eh bien ! quelles nouvelles m’apportez-vous de l’Argyleshire, mon bon major ? Longtemps nous vous avons considéré comme perdu, et je me préparais en ce moment à tirer la vengeance la plus éclatante du vieux renard qui a violé les lois de la guerre en votre personne. — D’honneur, milord, dit Dalgetty, je désire vivement que mon retour ici ne vous détourne aucunement de réaliser un projet qui me paraît convenable : certes, si je me présente devant vous, ce n’est pas avec l’intention d’intercéder en sa faveur ; car, mon salut, je ne le dois qu’au ciel et à l’adresse que, vieux routier que je suis, j’ai déployée dans cette circonstance. Cependant, après l’aide de Dieu et de mon imaginative, j’ai aussi de grandes obligations à ce vieux montagnard, que je ne crains pas de recommander à la faveur particulière de Votre Honneur, comme l’instrument qui a contribué à vous conserver votre serviteur Dugald Dalgetty de Drumthwacket. — C’est un service important, répondit gravement Montrose, et qui sera récompensé comme il le mérite. — À genoux, Ranald, s’écria le major ; à genoux ! et baisez la main de Son Excellence.

Cette formule de remercîment n’étant pas conforme aux usages du pays de Ranald, celui-ci se contenta de croiser ses bras sur sa poitrine et de faire une simple inclination de tête.

« Ce pauvre homme, milord, » continua le major en prenant un air de protection à l’égard de Ranald ; « ce pauvre homme a mis en œuvre tous ses faibles moyens pour me protéger contre les ennemis qui étaient à ma poursuite, et, sans autres armes que