Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



INTRODUCTION


mise en tête de la dernière édition d’édimbourg.




L’auteur, dans une précédente occasion, à propos des Chroniques de la Canongate, crut devoir se dispenser d’indiquer la source véritable où il avait puisé le sujet de cette histoire, parce que, bien qu’il se rapportât à une période plus éloignée, il pouvait affecter d’une manière pénible les sentiments des descendants des parties intéressées. Mais, comme le même auteur trouve aujourd’hui un abrégé des circonstances de cet événement, d’abord dans les Notes aux Mémoires de Law, abrégé donné par son ingénieux ami, Charles Kirkpatrick Sharpe, puis dans la réimpression des poèmes du révérend M. Symson, à la suite de la description de Galloway, ouvrage dans lequel est indiqué le type original de la fiancée de Lammermoor, il se sent libre de tout scrupule, et peut dire comment le fond de cette histoire lui a été communiqué par des parents qui vivaient à une époque assez rapprochée de celle où se passa la scène, et qui était en relation intime avec la famille de la fiancée.

Tout le monde sait que la famille de Dalrymple, qui a produit dans l’espace de deux siècles autant d’hommes supérieurs par leurs talents civils, militaires, scientifiques et politiques, ou autres talents, qu’aucune famille d’Écosse, se distingua d’abord dans la personne de James Dalrymple, un des jurisconsultes des plus éminents qui aient jamais vécu, bien que les travaux de cette intelligence puissante se soient malheureusement bornés à un sujet aussi limité que la jurisprudence écossaise, sur laquelle il a composé un ouvrage admirable.

Il épousa Marguerite, fille de Ross de Balniel, et ce mariage lui apporta une grande fortune. Marguerite était une femme habile, d’un esprit élevé, tellement heureuse dans ce qu’elle entreprenait, que le vulgaire, sans s’occuper de son mari ou de sa famille, imputait à la nécromancie tous les succès qu’elle obtenait. Suivant la croyance populaire, cette dame Marguerite dut la grande prospérité temporelle de sa famille au maître qu’elle servait, et elle l’obtint sur la singulière condition que raconte de la ma-