Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/395

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d’hôtes a causé la ruine de plus d’une maison ; et j’ai peur qu’il n’en soit de même pour Glendearg. D’abord est venue lady Avenel (que son âme soit en repos ! elle n’avait pas de mauvaise intention) ; mais elle a apporté avec elle tous ces esprits et toutes ces fées qui ont causé tant d’inquiétude dans notre maison, que notre vie avait l’air d’être un songe ; et ensuite ce chevalier anglais, s’il plaît à Votre Révérence, et s’il n’a pas tué mon fils, il l’a fait sortir de la maison, et il se passera peut-être long-temps avant que je le revoie. Je ne parle pas du dommage fait à la porte intérieure et à la porte extérieure. Et maintenant voici que Votre Révérence me donne la charge d’un hérétique qui, comme il est probable, nous amènera ici le grand diable cornu lui-même (car on dit qu’il n’y a ni porte ni fenêtre qui puisse l’arrêter), et qu’il emportera les murs de la vieille tour avec lui. Néanmoins, révérend père, nous vous obéirons certainement de tout notre pouvoir.

— Femme, dit le sous-prieur, envoyez chercher des ouvriers au village, et dites-leur que la dépense des réparations est pour le compte de la communauté ; je donnerai au trésorier un ordre pour les payer. De plus, en réglant vos redevances pour votre fermage et votre fief, on vous fera une remise pour le dérangement qu’on vous a causé et les charges qu’on vous impose maintenant. Enfin, je prendrai soin que de strictes recherches soient faites pour retrouver votre fils. »

La dame fit une très-humble révérence à chacune des paroles favorables du sous-prieur, et, lorsqu’il eut fini de parler, elle ajouta qu’elle espérait beaucoup que le sous-prieur voudrait bien dire quelques mots à son compère le meunier touchant la conduite de sa fille, et lui faire entendre que, dans tout ce qui était arrivé, il n’y avait aucune négligence de sa part.

« Je doute fort, mon père, dit-elle, que Mysie se hâte de revenir sur ses pas pour retourner au moulin. Mais tout cela est la faute de son père, qui la laissait, comme une vagabonde, courir le pays, montant à poil les chevaux ; et elle ne s’occupait jamais de rien à la maison, si ce n’est à préparer par gloutonnerie des friandises pour son repas !

— Vous me rappelez, dame Elspeth, une autre affaire pressante, dit le père Eustache, et Dieu sait de combien je suis chargé maintenant. Il faut qu’on cherche ce chevalier anglais, et qu’on lui donne une explication sur ces étranges événements. Il faut