Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 16, 1838.djvu/11

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à donner à Norna le pouvoir de faire partager aux autres la confiance qu’elle a en ses dons surnaturels, confiance qui est la cause de sa folie. Et pourtant c’est une chose merveilleuse que le crédit auquel peut atteindre, parmi des populations ignorantes et crédules, celui qui est à la fois imposteur et enthousiaste. En effet, comme dit la chanson :


Il est doux de se voir tromper
Autant que de tromper soi-même.


Du reste, comme je l’ai déjà fait remarquer quelque part, lorsqu’un auteur prétend conclure et expliquer son récit en rapportant à des causes naturelles des incidents en apparence merveilleux ou les actions d’un personnage fantastique, il en résulte souvent un ensemble d’improbabilités à peu près égal à celles d’un conte de revenant. Le génie même de mistress Radcliffe n’a pas toujours su vaincre une pareille difficulté.


Abbotsford, 1er mai 1851.