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LES CHRONIQUES DE LA CANONGATE.

Je puis lui apprendre aussi que les circonstances tragiques et atroces qu’on suppose avoir précédé la naissance de Allan Mac Aulay dans la Légende de Montrose, se passèrent réellement dans la famille de Stewart d’Aadvoirloch. La gageure au sujet des flambeaux qui furent remplacés par des porteurs de torches écossais, fut faite et gagnée par un des Mac Donald de Keppoch.

Il ne peut être très-amusant de chercher quelques grains de vérité qui peuvent se trouver répandus dans toute cette masse de vaines fictions ; cependant, avant de renoncer à ce sujet, je dirai un mot des diverses localités qu’on a cru reconnaître dans les différentes descriptions que contiennent ces romans. Wolf’s Hope, par exemple, a été pris pour Fast-Castle dans le Berwirkshire, Tillietudlem pour Draphane dans le Clydesdale, et la vallée appelée Glendearg dans le Monastère, pour le vallon d’Allan, au-dessus de la villa de lord Sommerville, près de Melrose. Je n’ai autre chose à dire, sinon que, dans ces cas et dans d’autres, mon intention n’a été de décrire aucun lieu particulier, et qu’il ne peut y avoir là qu’une de ces ressemblances vagues et générales, telles qu’il en existe entre des localités du même genre. La côte d’Écosse, véritable côte de fer, présente sur ses hauteurs et sur ses promontoires cinquante châteaux tels que celui de Wolf’s Hope. Chaque comté a une vallée qui ressemble plus ou moins à Glendearg, et si des châteaux comme Tillietudlem, si des manoirs semblables à celui du baron de Bradwardine se rencontrent moins fréquemment aujourd’hui, c’est là un effet de cette rage de détruire, qui a fait disparaître, ou a ruiné tant d’anciens monuments, lorsqu’ils n’étaient pas protégés par une situation inaccessible.

Les fragments de poésie qui ont été mis en tête des chapitres de la plupart de ces romans sont quelquefois tirés de mes lectures, ou cités de ma mémoire ; mais plus généralement ils sont tout simplement de mon invention. J’avais trouvé fort fastidieux de fouiller dans la collection des poëtes anglais pour y puiser des épigraphes convenables. De même que le machiniste qui, après avoir épuisé tout le papier blanc qu’il avait pour figurer la neige, continua de faire neiger avec du papier brun, je mis ma mémoire à contribution tant qu’il me fut possible, et lorsqu’elle me manqua, j’appelai l’imagination à son secours. Je dirai même que, dans quelques endroits où des noms réels sont mis au bas de citations supposées, il serait assez inutile de chercher ces dernières