Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 2, 1838.djvu/246

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Sur ce sujet, Richard répondit encore avec promptitude et candeur… « Il avait, dit-il, pour prendre une détermination plus sage, consulté son ami le clerc du bourg. » Le docteur fit un signe d’approbation. « M. Lawford, il est vrai, l’avait accueilli avec beaucoup de bonté, et même lui avait proposé de le prendre dans son étude ; mais si son bienfaiteur, son père, voulait lui permettre d’étudier, sous sa direction, le noble art dans lequel il s’était lui-même acquis une réputation méritée, la seule espérance qu’il pourrait de temps à autre aider M. Grey dans ses travaux, contre-balancerait grandement toute autre considération. Un tel emploi de ses connaissances, lorsqu’une étude convenable les lui aurait rendues familières, stimulerait bien plus son envie d’apprendre, que la perspective de devenir même clerc du bourg de Middlemas. »

Comme le jeune homme déclarait avoir pris la résolution ferme et invariable d’étudier la médecine sous son tuteur, et de continuer à faire partie de la famille, le docteur Grey informa M. Monçada de la détermination de son petit-fils ; et l’aïeul, pour témoigner son approbation, envoya au docteur un billet de cent livres sterling comme honoraires de ses leçons, somme trois fois plus grande environ que celle que le modeste docteur avait osé demander.

Peu après, quand le docteur et le clerc se rencontrèrent au petit club du bourg, leur conversation roula sur le bon sens et la fermeté de Richard Middlemas.

« Vraiment, dit le clerc, c’est un garçon si attaché à ses amis et si désintéressé, que je n’ai pu lui faire accepter une place dans mon étude, dans la crainte où il était qu’on ne pensât qu’il se poussait aux dépens de Tom Hillary.

— Et vraiment, M. Lawford, répliqua Grey, j’ai parfois eu peur en le voyant faire société avec votre Tom Hillary ; mais vingt Tom Hillary ne corrompraient pas Dick Middlemas. »