Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 2, 1838.djvu/95

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le mien, pendant un long trajet que nous fîmes les montagnes.

— Quand serai-je assez heureux pour posséder ces précieux souvenirs ? Vous ne me répondez guère à cet égard, que comme Harley répondit au pauvre Prior :

Accordez-vons ce que Mathieu demande ?
Oui, répondit le comte : à demain mon offrande.

— Eh bien, beau cousin, si vous commencez à me faire des reproches, je vous rappellerai que neuf heures sont sonnées à l’horloge de l’abbaye, et qu’il est temps de vous retirer à Little-Croftangry. Quant à ma promesse de vous aider dans vos recherches d’antiquaire, soyez certain qu’un jour viendra où je la remplirai dans toute son étendue ; et cette promesse-là ne sera pas comme celle du Highlandais dont parle votre vieux citadin. »

Dès ce moment, je commençai à deviner l’intention de mon amie et le motif de ces délais. Mon cœur fut oppressé en songeant que, si j’obtenais les détails désirés, ce serait probablement sous la forme d’un legs. En effet, le paquet qui me fut remis après le triste événement renfermait plusieurs anecdotes sur les habitants des montagnes. Mon premier choix tomba sur celle qui suit, principalement parce qu’elle eut une grande influence sur les sentiments de mon censeur féminin, Janet Mac Evoy, qui pleura amèrement lorsque je lui en fis la lecture.

Ce n’est cependant qu’une histoire fort simple, et qui n’aura probablement que peu d’intérêt pour toute personne placée au-dessus de Janet sous le rapport de l’intelligence et du rang social.