combattre aux termes du susdit cartel, tant que leurs épées et leurs lances le leur permettront, sauf et excepté, pourtant, la reddition du château de Douglas, qui ne peut être rendu qu’au roi d’Angleterre, ou aux officiers agissant par son ordre. »
CHAPITRE XX et dernier.
LA REDDITION DU CHÂTEAU.
La crise extraordinaire mentionnée dans le chapitre précédent força, comme ou peut bien le supposer, les chefs des deux partis à mettre de côté toute dissimulation : ils déployèrent toutes leurs forces en rangeant en bataille leurs partisans respectifs. On vit alors le célèbre chevalier de Douglas tenir conseil avec sir Malcolm Fleming et d’autres illustres cavaliers.
Sir John de Walton, dont l’attention avait été éveillée par la première fanfare de trompettes, tandis qu’il cherchait avec inquiétude à assurer une retraite à lady Augusta, s’occupa aussitôt du soin de rassembler ses hommes, soin dans lequel il fut secondé par l’active amitié du chevalier de Valence.
Lady de Berkely ne se montra nullement intimidée de ces préparatifs de combat. Elle s’avança suivie de près par le fidèle Bertram, et une femme en costume de cavalier, dont la figure, quoique soigneusement cachée, n’était autre que celle de l’infortunée Marguerite de Hautlieu, dont les pires craintes s’étaient réalisées quant à l’infidélité du chevalier son amant.
Suivirent quelques instants d’un silence qu’aucune des personnes présentes n’osait prendre sur elle de rompre.
Enfin le chevalier de Douglas s’avança, et dit à haute voix : « Je désirerais savoir si sir John de Walton est prêt à évacuer le château de Douglas, sans perdre un temps que nous pourrions employer à combattre, et s’il lui faut le consentement et la protection de Douglas pour le faire ? »