voudrais bien savoir ce que dirait la reine Carline (puisque c’est son nom) si elle avait eu un de ses enfants dans une pareille bagarre ! — Il est probable, répondit Butler, que cela ne l’aurait que peu affligée. — Eh bien ! je vous dis que si j’étais homme, je voudrais avoir satisfaction de ce Porteous, quoi qu’il en arrive, quand tous les carlins et toutes les carlines d’Angleterre auraient juré le contraire. — J’arracherais la porte de la prison avec mes ongles, dit miss Grizell. — Mesdames, dit Butler, vous parlez bien, mais je vous engage à parler plus bas. — Parler plus bas ! » s’écrièrent en même temps les deux femmes ; « on ne parlera pas d’autre chose de Weig-House à Water-Gate[1], jusqu’à ce que cette affaire soit terminée. »
Les deux femmes se retirèrent alors dans leurs maisons ; quant à M. Plumdamas et aux deux autres hommes, ils allèrent boire leur coup de midi (un verre d’eau-de-vie) dans une taverne à porte basse, bien connue dans Lawn-Market. M. Plumdamas les quitta ensuite pour se rendre à sa boutique, et M. Butler, qui avait par hasard à faire arranger sa férule (dont les écoliers, dans cette journée à événements, avaient mérité l’usage), descendit Lawn-Market avec M. Saddletree, parlant tous deux à la fois, l’un des lois de l’Écosse, l’autre de celles de la syntaxe.
CHAPITRE V.
LES COMMÉRAGES.
« Jack Driver le charretier est venu chercher son harnais neuf, » dit mistress Saddletree à son mari dès qu’il fut entré, non qu’elle désirât le mettre au courant de ses affaires, mais simplement pour lui apprendre ce qu’elle avait fait en son absence.
« Bien, » répondit Bartholin sans daigner ajouter un mot.
« Et le laird de Girdingburst a envoyé ici son coureur, et est venu lui-même (c’est un fort beau et fort aimable jeune homme), demander quand il aurait sa housse brodée ; il en a besoin pour les courses de Kelso. — Fort bien, » répondit Bartholin aussi laconiquement que la première fois.
« Sa Seigneurie, le comte de Blazonbury, lord Flash and Flame[2],