Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/87

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Sa Majesté, qui interrogea les témoins. De leurs dépositions il apparut que le prévenu, qui n’avait pas plus de dix-huit ans, se trouvait cette nuit-là en compagnie d’une demi-douzaine de camarades, à une taverne, dans l’enclos de Stephen-Law’s, où ils demeurèrent jusqu’à ce que le bruit parvînt dans la maison, que la populace avait forcé les portes de la ville et désarmé la garde. Là-dessus la compagnie sortit, et Stirling avec un de ses compagnons se rendit à la maison de son maître. Dans le cours de l’instruction subséquente, il y eut un témoin qui déclara sous le serment (car le solliciteur avait reconnu indispensable de faire prêter serment à ceux qu’il interrogeait) qu’il avait rencontré Stirling dans l’allée où demeurait son maître, et qu’il se dirigeait vers la maison de ce dernier. Un autre témoin, compagnon d’apprentissage de Stirling, déclara qu’après que la multitude eut désarmé la garde, il était rentré à la maison et y avait trouvé Stirling, qui était rentré avant lui ; que leur maître ferma la porte, et les retint tous deux auprès de lui jusqu’après minuit. Prenant en considération ces témoignages, et remarquant qu’il n’était chargé que par la déposition d’une seule personne, laquelle ne paraissait pas digne d’une très-grande confiance ; que sa vie était en danger par son séjour dans la prison, le lord président, sur le mandat duquel il avait été mis en arrestation, lui accorda la liberté sous caution.

« Les amis de Braidwood présentèrent une pétition semblable ; mais comme il n’était pas inculpé par un seul témoin, il ne fut pas élargi, quoique les témoins assignés par lui déposassent en sa faveur, disant qu’il ne paraissait pas avoir eu connaissance des projets des séditieux avant l’exécution de ces projets. Un d’entre eux déclara même qu’il s’était trouvé avec lui à la porte de la Tolbooth, et réfuta une déposition d’après laquelle Braidwood aurait donné le conseil de brûler les portes. Néanmoins il demeura en prison.

« Quant à Traill, l’ouvrier journalier, il est accusé par le même témoin qui déposa contre Stirling ; mais c’est un témoignage absolument isolé. Pour dire la vérité sur cet homme, il paraît le plus ingénu de tous ceux que le solliciteur ait interrogés ; il a indiqué un témoin qui découvrit un des principaux auteurs du crime, lequel prit la fuite au moment où on allait mettre à exécution le mandat d’arrêt lancé contre eux. Il nie formellement avoir fermé la porte : on pense que Traill doit être mis en liberté sous caution.