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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/180

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blaient sortir des entrailles de la terre. Lorsque le renard, ainsi poursuivi dans toutes ses retraites, était obligé de quitter la vallée et de chercher un asile plus éloigné, ceux qui, du haut des collines, examinaient ses mouvements, détachaient leurs limiers, qui, le surpassant en vitesse et l’égalant en force et en courage, avaient bientôt mis à mort le voleur nocturne.

De cette manière, sans aucune attention aux règles ordinaires et aux usages de la chasse, mais au grand plaisir des bipèdes et des quadrupèdes, quatre renards furent tués dans cette matinée. Cependant Brown lui-même, quoiqu’il eût vu les chasses des princes indiens et chassé le tigre, sur un éléphant, avec le nabab d’Arcot, avoua qu’il s’était beaucoup amusé. La partie terminée, plusieurs des chasseurs, suivant la coutume hospitalière de ces contrées, vinrent dîner à Charlies-Hope.

En retournant à la ferme, Brown se trouva à côté du veneur, et lui fit quelques questions sur sa profession ; mais cet homme paraissait vouloir éviter ses regards, sa compagnie et sa conversation, ce dont Brown ne pouvait se rendre compte. C’était un homme maigre, brun, actif, et bien taillé pour la profession pénible qu’il avait embrassée, mais son visage n’annonçait pas la gaîté et la joie du chasseur : il avait toujours les yeux baissés, paraissait embarrassé, et évitait les yeux de ceux qui le regardaient. Après quelques observations sans importance sur la chasse, Brown lui fit un petit présent et rejoignit son hôte : ils trouvèrent que la ménagère avait pensé à leur retour. L’étable et la basse-cour avaient fait les frais du dîner, et le bon cœur et la joie suppléaient à ce qui manquait du côté de l’élégance et de la cérémonie.



CHAPITRE XXVI.

LA PÊCHE ET LE DÉPART.


Les Elliot et les Armstrong se rassemblèrent : c’était une brave compagnie.
Ballade de John Armstrong.


Sans parler des occupations des deux jours suivans, et qui consistèrent dans les amusements ordinaires de la campagne, la chasse et des promenades à cheval, choses peu intéressantes pour le lecteur, nous passerons à un amusement en quelque sorte particulier à l’Écosse, et qu’on pourrait appeler une chasse au saumon. Cette