Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/11

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matin on ne trouva rien près des lits, et la porte de la chambre dans laquelle on avait renfermé les fagots n’était pas non plus ouverte.

« Le 25 octobre, même disparition des lumières ; les rideaux de lits sont violemment agités plusieurs fois ; le bois est remué de la même manière ; on entend un craquement qui ressemble au tonnerre ; et un des domestiques, en courant pour voir si son maître n’était pas tué, trouva à son retour au lit trois douzaines d’assiettes de bois que l’on avait placées sous le matelas.

« Le 26 octobre, les lits furent ébranlés comme auparavant ; il sembla que les vitres étaient toutes brisées et que le verre en tombait partout dans la chambre. Le matin on trouva les fenêtres intactes ; mais le parquet était jonché de verre cassé que l’on recueillit et que l’on mit de côté.

« Le 29, à minuit, les lumières disparurent, quelqu’un marcha d’un pas grave dans la chambre, ouvrit et referma la fenêtre ; de grosses pierres furent jetées violemment dans la chambre, quelques unes tombèrent sur les lits, les autres sur le parquet, et vers une heure un quart du matin, on entendit comme une décharge de quarante canons à la fois, bruit terrible qui fut répété à environ huit minutes d’intervalle. Ce bruit alarma et fit lever tous les voisins qui, arrivant jusqu’auprès des lits des commissaires, ramassèrent près de ces lits de grosses pierres en grande quantité, et dont quelques unes étaient semblables à des cailloux ordinaires ; ils les portèrent dans un coin du champ attenant à la maison. Ce même bruit, pareil à une décharge de mitraille, fut entendu dans le pays à seize milles à la ronde. Les commissaires et leurs domestiques, se croyant perdus, crièrent au secours, et Giles Sharp, sautant sur une épée, faillit tuer un des commissaires qu’il prit pour le démon, parce que ce commissaire arrivait en chemise dans la chambre. Pendant que tous étaient rassemblés, le bruit continua ; une partie de la toiture de la maison et toutes les fenêtres de la chambre supérieure furent enlevées.

« Le 30 octobre, quelqu’un marcha dans la chambre, ou se traîna comme un ours ; il marcha quelque temps, puis jeta violemment la bassinoire sur le parquet, et l’endommagea tellement qu’elle fut pour ainsi dire mise hors d’usage. Ensuite il y eut une grande quantité de verre avec de grosses pierres et des os de cheval jetés dans la chambre ; on trouva le tout le lendemain matin ; et le parquet, les lits, les murailles étaient grandement endommagés.