Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/15

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foule de gens des environs, et en particulier quelques unes des personnes auxquelles la connaissance de cette convention eût offert une ample matière à produire du scandale. Comme les commissaires recevaient ces hôtes ou visiteurs dans le salon où le pot de fleur était placé, une mèche fut mise tout-à-coup un jour à des pièces d’artifice établies en ce lieu par le secrétaire Giles Sharp. Le pot à fleur sauta avec le titre de concussion, ou bien fut préparé de manière à éclater de lui-même, et le contrat des commissaires contenant le témoignage de leur friponnerie tomba au milieu des visiteurs réunis en assemblée. Si j’ai rappelé exactement cet incident, car il y a plus de quarante ans que je ne l’ai lu, il est probable qu’en l’omettant dans le roman je puis de même avoir omis, par défaut de mémoire, plusieurs traits qui auraient été d’une importante addition à l’histoire elle-même. Il est certain, en effet, que les incidents réels conservent un avantage infini dans ces sortes de compositions sur ceux qui sont purement fictifs. L’arbre cependant doit rester où il est tombé.

Ayant eu occasion de me trouver à Londres en octobre 1831, je fis quelques recherches au musée britannique, et je découvris dans cette riche collection deux pièces originales contenant le récit des prodiges arrivés à Woodstock en 1649. La première est un poème satirique, publié en cette même année, et qui montre que la légende circulait parmi le peuple sous la forme dans laquelle elle fut ensuite rendue publique. Je n’ai pas trouvé l’explication de Joe Collins, qui, ainsi qu’elle est mentionnée par M. Hone, résout le tout en confédération. Cependant elle pourrait être retrouvée dans une recherche plus minutieuse que celle à laquelle je pus me livrer. En même temps on peut faire observer que ni le nom de Joe Collius, ni celui de Sharp ne figurent dans les personnages du drame, indiqués en ses écrits, publiés lorsque ce Joe aurait couru quelque danger d’être soupçonné, au moins en 1649 ; et peut-être eût-il éprouvé le même danger en 1660, à cause de la malice d’une faction puissante, bien qu’abattue et complètement défaite.