Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/11

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parler du meurtre de John Drummond de Drummond-Ernnoch, forestier de la forêt royale de Glenartney), est racontée autre part avec ses horribles circonstances. Les hommes du clan jurèrent sur la tête de la victime, séparée du tronc, que tous se reconnaîtraient coupables du meurtre. Ceci provoqua un acte du conseil privé ordonnant une nouvelle croisade contre l’infâme clan de Gregor, qui continuait de vivre dans le sang, le meurtre, le brigandage et le vol : par cet acte, des lettres de feu et de sang sont lancées contre eux pour l’espace de trois ans. Le lecteur trouvera tous les détails de ce fait dans l’introduction à la Légende de Montrose.

En beaucoup d’autres occasions, les Mac-Gregor firent éclater leur mépris pour les lois dont ils avaient si souvent éprouvé la rigueur, et jamais la protection. Successivement privés de toutes leurs possessions et de tous les moyens ordinaires de pourvoir à leur subsistance, on ne pouvait raisonnablement penser qu’ils se laisseraient mourir de faim, quand ils étaient assez forts pour enlever à des étrangers ce qu’ils regardaient comme leur bien légitime. Ils devinrent donc, à partir de cette époque, des déprédateurs audacieux, et se familiarisèrent avec les meurtres et les assassinats. Leurs ressentiments s’étaient aigris, et il ne fallait pas une grande habileté aux plus puissants d’entre leurs voisins pour les pousser comme avec des chiens (afin d’emprunter une énergique expression écossaise) à des actes de violence dont ces vils instigateurs prenaient avantage pour faire retomber tout le blâme et le châtiment sur les ignorants Mac-Gregor.

Cette politique, qui excita les clans sauvages des Highlands et du Border à troubler la paix du pays, est signalée par un historien de l’époque comme une manœuvre des plus désastreuses destinée à considérer les Mac-Gregor comme toujours prêts à porter atteinte à la tranquillité publique.

Malgré ces dénonciations malveillantes, dont les auteurs tiraient les avantages qu’ils avaient en vue, quelques membres du clan possédaient encore des propriétés, et le chef de la tribu en 1592 est désigné sous le nom d’Allaster Mac-Gregor de Glenstree. La tradition le représente comme un homme actif et brave ; mais, à en juger par sa confession avant de mourir, il paraît avoir pris part à beaucoup de combats désespérés, dont un enfin lui fut fatal et à beaucoup de ses partisans. C’est la fameuse bataille de