Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/18

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vasion de l’armée républicaine, en 1651. Le dernier jour de mars, même année, une pétition adressée au roi et au parlement par Calum Mac-Condachie Vich Euen, et Euen Mac-Condachie Euen, en leur nom et en celui de tous les Mac-Gregor, représente que, tandis qu’en exécution des ordres du parlement qui enjoignaient à tous les clans de prendre les armes sous leurs chefs respectifs, pour la défense de la religion, du roi et des royaumes, les pétitionnaires conduisaient leurs gens pour garder les passages sur la rivière de Forth, ils avaient rencontré le comte d’Athol et le laird de Buchanan qui avaient requis beaucoup d’hommes du clan de Mac-Gregor de se joindre à leurs troupes. La prétention élevée par ces deux seigneurs venait sans doute du changement de nom des Mac-Gregor qui semblait les autoriser à enrôler les Mac-Gregor sous leurs bannières, comme des Murrays ou des Buchanan. Il ne paraît pas que cette pétition des Mac-Gregor, par laquelle ils demandaient la permission de marcher en corps comme les autres clans, ait reçu aucune réponse. Mais à la restauration, le roi Charles, lors de la première session du parlement écossais sous son règne (statut 164, chap. 195), abrogea les différents actes contre le clan de Gregor, leur rendit le droit de porter leur nom de famille, ainsi que tous les privilèges de sujets fidèles, alléguant comme raison de cet acte de clémence que ceux qui s’appelaient autrefois Mac-Gregor avaient, pendant les derniers troubles, montré tant de loyauté et d’affection envers sa personne, que leurs fautes passées, aussi bien que le souvenir des peines prononcées contre eux, étaient complètement effacés.

Il est digne de remarque que le mécontentement des presbytériens non conformistes s’irrita envoyant abolir à l’égard des Mac-Gregor les mesures tyranniques sous le poids desquelles ils gémissaient ; tant les hommes les plus vertueux, de même que les plus pervers, sont incapables d’apprécier avec impartialité les mêmes mesures, selon qu’elles frappent sur eux ou sur autrui ! Pendant la restauration, une influence ennemie de ce malheureux clan, la même, dit-on, qui fit ordonner dans la suite le massacre, de Glencoe, provoqua le rétablissement des édits de procription contre les Mae-Gregor. On ne donne aucun motif pour renouveler ces lois si rigoureuses ; on n’allègue contre le clan aucun grief récent. Cette clause si fatale aux droits de tant de sujets écossais, et qui n’est mentionnée ni dans le titre ni sous la rubrique de l’acte du parlement où elle est placée, a été glissée comme furtivement