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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/63

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Il se conduisit, sur la place de l’exécution, en homme de cœur, déclara qu’il mourait catholique, imputa tous ses malheurs à ce qu’il avait abandonné la véritable église, deux ou trois années auparavant : il avoua toutes les violences qu’il avait employées à regard de Mistress Key ou Wright, ajoutant qu’il espérait que sa mort arrêterait toute poursuite contre son frère James.

Les feuilles publiques rapportent que son corps, après être resté au gibet le temps prescrit, fut remis à ses proches qui l’emportèrent dans les montagnes. L’auteur rapporte une particularité qu’il tient d’un vénérable ami qui vient de nous être enlevé dans une extrême vieillesse, et qui était alors écolier à Linlithgow : une troupe de Mac-Gregor, beaucoup trop nombreuse pour être admise dans Édimbourg, reçut dans ce lieu la dépouille de Robin avec des gémissements et tous les autres signes de deuil en usage chez les Highlandais, puis le conduisit à Balquhidder. Ainsi, nous pouvons terminer les longs détails sur Rob-Roy et sa famille, par la phrase classique : Ite, conclamatum est.

J’ai seulement à ajouter que tout ce que j’ai cité a été recueilli dans un grand nombre d’anecdotes sur Rob-Roy, anecdotes qui étaient et qui sont peut-être encore très-répandues dans les montagnes qu’il habitait, mais dont je suis loin de garantir l’authenticité. L’esprit de clan a bien pu animer les plumes et les langues aussi bien que diriger les claymores et les pistolets, et les détails d’une narration sont étonnamment adoucis ou exagérée, selon que le conteur est un Campbell ou un Mac-Gregor.


APPENDICE.


NOTE I.


AVIS POUR FAIRE ARRÊTER ROB-ROY.


Tiré de Edinburgh Evening Courant[1] du 18 au 21 juin A. D. 1712, n° 1058.

« Attendu que Robert Campbell, communément désigné par le nom de Rob-Roy Mac-Gregor, à qui plusieurs nobles et seigneurs ont récemment confié des sommes considérables pour ache-

  1. Nom d’un journal du soir. a. m.