Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dégénere en faux zèle, & devient fanatique.

Orphise.

Ah ! vous voilà, Monsieur, dans votre humeur critique.

Geronte.

Ne vous chagrinez pas d’un portrait si flâté.
Une femme, à tout âge, est un enfant gâté.

Orphise.

Le mépris pour le sexe est un air qu’on se donne,
Qui n’est, en vérité, convenable à personne.

Geronte.

Madame, je suis juste, & sans prévention.
J’avois fait jusqu’ici certaine exception…

Orphise.

Peut-on sçavoir combien vous en exceptiez ?

Geronte.

Peut-on sçavoir combien vous en exceptiez ?Une.
Et c’étoit encor trop.

Orphise.

Et c’étoit encor trop.Pour nous quelle fortune !

Geronte.

C’est Silvie. Ah ! morbleu, je me trompe de nom.
Son caprice imprévu me trouble la raison.
Diable ! Je ne sçais plus ce que je voulais dire.
J’exceptois Léonore ; & cela vous fait rire.

Orphise, riant.

C’est votre niéce, à qui vous faisiez cet honneur ?

Geronte.

Léonore, elle-même.

Orphise.

Léonore, elle-même.Elle a bien du bonheur.