Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/175

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Constance.

Ma niéce l’aimeroit ?Du moins je m’en défie.
Oui, je crois qu’en secret elle y prend intérêt.

Argant.

Pourquoi refuse-t-elle un homme qui lui plaît ?

Constance.

Ce n’est point un refus ; c’est de l’incertitude.
On ne s’engage point sans quelque inquiétude.
En cela j’aurois tort de la désapprouver :
Peut-être auparavant elle veut s’éprouver ;
Peut-être qu’elle cherche, autant qu’il est possible,
À s’assurer du cœur qu’elle a rendu sensible.

Argant.

Voilà bien des façons qui ne servent à rien.
(Sophie paroît.)
Bon. La voici, je vais commencer l’entretien.



Scène IV

SOPHIE, CONSTANCE, ARGANT.
Argant, à Sophie.

Ma niéce, comment donc entendez-vous la chose ?

Sophie, en regardant Constance.

Vous a-t-on dit vrai ?

Argant.

Vous a-t-on dit vrai ?Mais, ma foi, je le suppose.