Ah ! si je vous adore ?
Eh ! bien, je vous défends de m’en parler encore.
Supprimez désormais ces discours séducteurs,
Ces soupirs, ces regards, & ces soins enchanteurs,
Dont toute autre que moi se laisseroit surprendre.
Enfin, je ne veux plus avoir à me défendre.
De quel soulagement voulez-vous me priver ?
Ce bienheureux retour peut ne pas arriver.
Je vous adorerois sans pouvoir vous le dire !
Vous n’avez que trop pris le soin de m’en instruire.
Vous voulez l’oublier ; dois-je vous obéir ?
Damon, vous voulez donc me contraindre à vous fuir ?
Mon malheureux amour se fera violence ;
Je vais le condamner au plus cruel silence.
De plus, je vous défends jusques au mot d’amour.
Il faut s’y conformer jusques à ce retour.
Oui, cruelle, malgré tout l’amour qui me presse,
Comptez sur un respect égal à ma tendresse…