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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/277

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Mais si je n’ai point pris une fausse espérance,
Si son heureux retour avoit quelque apparence,
Qui peut le retarder ?… Si mes jours lui sont chers,
Qu’il vienne en sûreté… mes bras lui sont ouverts…
S’il voyoit les transports que mon cœur vous déploie…
Ah ! qu’il ne craigne rien, que l’excès de ma joie…
Que dis-je ! S’il le faut, j’irai le prévenir :
C’est sur quoi je cherchais à vous entretenir.

Je ne puis à présent être trop circonspecte ;
Un pardon trop aisé doit me rendre suspecte.
Que pourra-t-il penser de ma facilité ?…
Mais n’importe, malgré cette fatalité,
Autant que mon amour, mon devoir m’y convie ;
Il faut que j’aille perdre ou reprendre la vie…
Ah ! daignez par pitié… Vous soupirez tout bas…
Je ne puis donc m’aller jeter entre ses bras ?…
J’entends ce que veut dire un si cruel silence ;
Vous n’osez…

Le masque, à part.

Vous n’osez…Ah ! c’est trop me faire violence !

Constance.

Qu’avez-vous dit ?… parlez… quel funeste regret ?…
(Elle voit un portrait entre ses mains.)
Mais… Qu’ai-je vû ? Comment ?… D’où vous vient mon portrait ?
Vous n’en êtes chargé que pour me le remettre.

Le masque, en lui présentant une lettre.

Il faut…

Constance.

Il faut…Que m’offrez-vous ?…