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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/285

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Que seroit-ce à présent que je puis n’être rien ?

Clorine.

Est-on si prévoyant lorsque l’on aime bien ?
Monsieur, est-ce donc-là cette âme si charmée
Est-ce vous, qui depuis le départ pour l’armée
Avez écrit vingt fois pour avoir son portrait,
Qu’on vous eût envoyé, s’il avoit été fait ?
Hortence eût obéi.

Monrose.

Hortence eût obéi.Cesse de m’entreprendre.
Si j’avois son portrait, il faudroit le lui rendre ;
Il faudroit la revoir encore, & me plonger…

Clorine.

Du moins la bienséance…

Monrose.

Du moins, la bienséance…Il n’y faut plus songer.



Scène II.

CLORINE, seule.

Fort bien, il va se perdre, en fuyant ma Maîtresse.
Je veux les rapprocher tous deux avec adresse.
(Elle rêve.)
Eh ! le portrait d’Hortence est propre à cet effet.
Il faut lui procurer en secret ce bienfait ;
Et lui faire trouver, par quelque stratagême
Cette heureuse ressource, en dépit de lui-même.