Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hortence.

Ce seroit trop risquer mon malheureux secret.
Mon amour vient de prendre un essor indiscret ;
C’est le dernier.

Clorine.

C’est le dernier.Mais si d’un air soumis & tendre,
Il vous le rapportoit, sans vouloir vous le rendre,
Pourriez-vous le forcer ?…

Hortence.

Pourriez-vous le forcer ?…Puis-je faire autrement ?
Clorine, il faudroit bien…

Clorine.

Clorine, il faudroit bien…Qu’il vienne seulement.



Scène V.

ARAMONT, HORTENCE, CLORINE.
Aramont.

Ah ! Madame, c’est vous ! J’en suis comblé de joie.
C’est à propos qu’ici la fortune m’envoie
Pour vous marquer mon zèle & ma discrétion.

Hortence.

Je n’ai jamais douté de votre attention.

Aramont.

Je viens de ramasser ce portrait ici proche :
Sans doute qu’il étoit tombé de votre poche :
Quelqu’autre, moins fidele, auroit pû s’en saisir.