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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/323

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Ils sçavent qu’on les joue : ils vont saisir par-tout.
J’ignore si Monrose en pourra voir le bout ;
Pourvu que son honneur n’en soit pas la victime.

Aramont.

Quelle chimere !

Dornane.

Quelle chimere !Point : ma crainte est légitime.
Pour être serviable, il faut être prudent.
On est bien dangereux, quand on est trop ardent.
J’aimerois cent fois mieux une amitié stérile,
Que celle qui me nuit, en voulant m’être utile.

Aramont.

J’ignorois que mon zele eût si mal réussi ;
Mais de plus d’un endroit il me revient aussi
Que le vôtre n’a pas tout le succès possible :
À Monrose, au contraire, on dit qu’il est nuisible.

Dornane.

On dit, fut de tout tems la gazette des sots.

Aramont.

C’est le Public.

Dornane.

C’est le Public.Ah ! ah ! quels sont donc ces propos ?

Aramont.

Que Monrose se perd, & que c’est par la faute
De ceux qui lui font prendre une allure trop haute.
La Cour trouve mauvais qu’il ait entretenu
La croyance où l’on est qu’il a tout obtenu.

Dornane.

La Cour trouve mauvais !…