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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/296

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Le Marquis.

Marquis, l’aimerois-tu ?Qu’entends-tu par aimer ?

Doligni fils.

Plaît-il ?

Le Marquis.

Plaît-il ?Expliquons-nous.

Doligni fils.

Plaît-il ?Expliquons-nous.Quelle est cette folie ?
Ce mot est plus clair que le jour.
Parbleu ! c’est ce qu’on sent pour l’objet qu’on adore.
Aimer… C’est avoir de l’amour.
C’est…

Le Marquis.

C’est…Est-ce que l’on aime encore ?

Doligni fils.

Est-ce qu’on n’aime plus ?

Le Marquis.

Est-ce qu’on n’aime plus ?De quel pays viens-tu ?

Doligni fils.

Du pays où l’on aime.

Le Marquis.

Du pays où l’on aime.Où diantre as-tu vécu ?

Doligni fils.

Quelle extravagance est la vôtre ?
Vous croiriez qu’il n’est point de véritable amour ?

Le Marquis.

De véritable amour ? À l’autre !
Non, je n’en vis jamais à la ville, à la cour ;
Et si j’ai beaucoup vû, mais beaucoup.